On connaît la loi de Moore pour les microprocesseurs et les progrès induits dans ce domaine par la miniaturisation des composants, on connaît aussi la saga du smartphone qui s'est incrusté dans notre quotidien.
On connaît moins les récents projets de vaisseaux spatiaux miniatures pour quitter le système solaire et aller explorer Alpha du Centaure. La technologie spatiale actuelle demande, pour aller loin dans l'espace, d'emmener toujours plus de carburant, et donc de fournir une puissance considérable pour s'arracher à l'attraction terrestre.
Cette course au gigantisme s'avère sans issue, alors que de nombreux obstacles disparaissent si l'on considère un vaisseau spatial de quelques dizaines de grammes.
De nombreux autres exemples pourraient être cités, on ne voit plus aujourd'hui le progrès dans la construction de pyramides ou de cathédrales, mais principalement dans l'exploitation de la miniaturisation, de l'information, de la collaboration.
Qu'en est-il dans le domaine de l'art et de la peinture en particulier ? Les toiles de plusieurs mètres carrés, si elles flattent l'égo de l'artiste, me semblent relever d'un passé révolu, sans issue, d'une stratégie de panneau publicitaire, et non pas d'une vision tournée vers l'avenir.
La peinture qui est en crise depuis de nombreuses années n'a pas besoin de lourdes cathédrales, mais au contraire de vaisseaux légers pour s'arracher à l'attraction terrestre, nous montrer la vie, l'espoir, le futur de l'humanité, nous emmener vers Alpha du Centaure. Avec de petits formats, pourquoi pas ?
Ah bien sûr, le marché de l'art juge la peinture au mètre carré, voire au kilogramme. Mais c'est d'art dont on parle, n'est-ce pas, pas de marché ?
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